Les microchiroptères à La Réunion

Sur les quatre espèces de microchiroptères historiquement observées, seules deux sont actuellement courantes sur l’île (Barataud & Giosa, 2013) :

Mormopterus francoismoutoui (Goodman et al., 2008) 

Le Petit Molosse de La Réunion - Mormopterus francoismoutoui. L'espèce est endémique de l'île de La Réunion. C'est le seul mammifère à l'être sur l'île. Cette petite chauve-souris pèse entre 5 à 8 g et mesure environ 20cm d'enverguren, 94 mm en moyenne de long et présente une longue queue.

 

Endémique de La Réunion, il est très répandu sur l’île et affectionne divers types d’abris (fissures des falaises, toitures et autres infrastructures).

 

Etant nocturne et très grégaire, elle chasse à la tombée de la nuit jusqu’à l’aube. Elle se nourrit exclusivement d'insectes (carias, petits papillons nocturnes, moustiques, coléoptères tels que les adultes du vers blanc...). Dans la littérature scientifique, il est considéré que les chauves-souris insectivores consomment l'équivalent d'un tiers de leur poids en insectes chaque nuit. En d'autres termes, pour une chauve-souris de cette taille, chaque individu consomme l'équivalent de 3000 moustiques en une nuit ! Ce sont de précieuses alliées dans la régulation des populations d'insectes, et de ce fait, dans la régulation des pathogènes transmis par les insectes, aussi bien à l'homme qu'aux cultures ; on dit qu'elles participent à la lutte anti parasitaires. 

 

Contrairement aux Rongeurs tels que les rats ou les souris qui font de nombreuses portées de plusieurs petits chaque année, les femelles des Chiroptères ne font qu'un seul petit par an et la mortalité des jeunes est importante. Ainsi, les chauves-souris ne sont pas prolifiques et la dynamique de population n'est pas très élevée.

Lors de la période de reproduction qui a lieu principalement au cours de la saison des pluies, de décembre à mai, les femelles se rassemblent en très grand nombre dans des colonies de mise-bas. Elles ne construisent pas de nids, ne rapportent pas de matériaux et ne rongent pas les matériaux de construction des bâtiments. Les chauves-souris fréquentent les interstices existants sans les agrandir. 

Taphozous mauritianus (Geoffroy-Saint-Hilaire, 1813) 

Le Taphien de Maurice appartient à l’ordre Chiroptera, au sous-ordre Microchiroptera et fait partie de la famille des Emballonuridae [5]. Un peu plus grand (92 à 128 mm en moyenne) que le Petit Molosse, il présente une queue courte qui dépasse de l’uropatagium. Espèce nocturne vivant en petits groupes, il est insectivore et chasse au crépuscule par des vols linéaires rapides. T. mauritianus est indigène à La Réunion, Maurice, Madagascar, Seychelles ainsi qu’à Aldabra [5]. C’est une espèce généralement forestière (Héré, 2009) qui fréquente les milieux ouverts et ombragés (troncs de certains arbres, façade de murs ou des falaises dégagées proches de zones humides (Issartel, 2004)). Les femelles mettent bas à la mi-décembre, mais les observations manquent pour préciser la reproduction de cette espèce, moins facilement observable que M. francoismoutoui (Héré, 2009). 

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Deux autres microchiroptères n’ont plus été revus depuis leurs premières mentions en 1803 et 1804, sans qu’aucune explication satisfaisante n’ait pu être apportée (autre que la quasi-disparition de certains habitats de basse altitude) (Moutou, 1982 ; Probst & Brial, 2002).  

Malgré l’effort important de synthèse réalisé par Moutou (1982), l’inventaire réalisé par  (Issartel, 2004), et les observations effectuées par Probst depuis presque vingt ans, aucune  donnée certaine n’est venue étayer l’existence de ces deux espèces : Scotophilus cf. borbonicus (que nous dénommerons Chiroptera sp1), Vespertilionidae et la « chauve-souris  blanche de Bory, Boryptera alba » (que nous dénommerons Chiroptera sp2) dont la famille est  inconnue, ainsi nommée par Probst and Brial (2002). Des soupçons sur leur existence ont cependant été ravivés grâce à de nouvelles méthodes de recherche : lors d’une étude acoustique en 2009, Barataud et son équipe ont enregistré deux types de signaux acoustiques atypiques qui pourraient appartenir aux deux microchiroptères présumés disparus (Barataud & Giosa, 2009 ; Barataud & Giosa, 2013). 

Des séquences correspondant à Chiroptera sp 1 ont été enregistrées sur l’ensemble de l’île [10], [11]. Bien que les espèces du genre Scotophilus vivant sur les îles d’océan indien soient souvent associées aux constructions humaines [12] et réputées faciles à capturer, il n’existe aucune autre mention récente de Scotophilus borbonicus ni à La Réunion, ni à Madagascar.  Scotophilus borbonicus doit donc être devenue une espèce très rare, ce que corrobore la très faible fréquence des contacts acoustiques collectés en dépit des nombreuses heures d’écoute, et ce même dans les secteurs où l’espèce est présente de manière régulière.

 

La période de reproduction des microchiroptères est calée sur l’été austral (Héré 2009)

Diagnostic Routière Saint-Jos

RAPPELS SANITAIRES 

 

Les chauves-souris sont des espèces protégées et leur manipulation est soumise à autorisation. De ce fait, toute personne non habilitée n'a pas à les toucher et ne devrait donc pas être exposée à un éventuel risque de morsure. En effet, les chauves-souris restent de petits mammifères sauvages, qui, lorsqu'ils se sentent piégés ou lorsqu'ils ont peur ou mal peuvent essayer de mordre pour se défendre. En cas d'individu trouvé au sol, un gant ou un chiffon sera utilisé pour prendre l'animal avec précaution et le reposer en hauteur sur le mur sous la colonie afin qu'il y retourne de lui-même.

Les chauves-souris insectivores ne s'attaquent pas à l'Homme. Elles sont dotées d'un système de radar ultra performant (leur permettant de détecter de tout petits insectes en plein vol) et sont ainsi capables d'éviter toutes sortes d'obstacles. 

 

RAPPELS DE CONSERVATION ET DE RÉGLEMENTATION 

Toutes les espèces de chauves-souris de l'île de La Réunion sont protégées par l'article L.411-1 du Code de l'Environnement et par l'Arrêté ministériel du 17 février 1989 qui fixe les mesures de protection de ces espèces animales. Ainsi, « ...la mutilation, la destruction, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation d'animaux de ces espèces [...] » ainsi que « La destruction, l'altération ou la dégradation de ces habitats naturels ou de ces habitats d'espèces » sont interdits. Les sanctions pénales encourues s'élèvent à 150 000 € d'amende et à 3 ans de prison et peuvent être doublées en cas de Parc national ou au sein d'une Réserve Naturelle. 

Les activités humaines et la modification des paysages ont entraîné une diminution du nombre de gîtes naturels disponibles pour ces espèces, qui ont alors souvent tendance à profiter d'une nouvelle source d'abris en extension : les constructions humaines.

Le Petit Molosse de La Réunion est une chauve-souris assez commune sur le territoire. Toutefois, cette espèce étant endémique de l'île, tout l'enjeu de conservation de cette espèce à l'échelle mondiale repose sur les acteurs du territoire de La Réunion. 

 

 

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